« In medio aquæ », au milieu des eaux : le Médoc, est une presqu’île du nord de la Gascogne. Si l’interprétation du nom n’est pas parfaite, il est à constater que cette bande de terre, qui s’étend du nord de bordeaux au Verdon, était recouverte de zones marécageuses insalubres.
C’est à la demande du roi Henri IV, soucieux de donner une activité et de quoi nourrir la population locale, que des ingénieurs hollandais sont venus organiser le drainage des zones humides.
Une fois les parcelles asséchées, les notables de la ville de Bordeaux se sont rendus compte que les croupes graveleuses étaient en tous points similaires au terroir des graves, berceau de la viticulture girondine. Ils achetèrent et bâtirent de très belles demeures. Ces nouveaux propriétaires vignerons avaient parfois des noms à consonance britannique.
La qualité va croissante, le désordre commercial aussi. Napoléon III demande au Président de la Chambre de Commerce une classification des crus, pour y voir plus clair.
Cette classification, après plusieurs ébauches, est officialisée lors de l’exposition universelle de 1855 et reste figée depuis, à la seule exception du château Mouton Rothschild qui rentre parmi les 5 « premiers » en 1973.